mardi 4 juillet 2017
Mon réveil sonne comme d’habitude à 6h15 mais le bruit provenant de la cuisine témoigne que Patrick est déjà debout. En plus, il est en train de faire la vaisselle ce qui est un signe incontestable d’un départ imminent.
Tout en buvant ma tasse de café, je m’agite dans le carré pour enlever les éléments superflus jonchant la table et pour sécuriser les étagères de livres (en les bourrant au maximum – une méthode infaillible). Avant de démonter mon bureau je m’assoie encore quelques minutes, pour avancer sur certains détails de mes projets en cours… Les minutes qui deviennent des heures… Aghhhh il est déjà 9h30!
Patrick part à la banque bien déterminé de boucler ses dernières affaires rapidement et commencer enfin ces vacances tant attendus. De mon coté, je me dirige vers la rive droite du port, pour installer ma voiture bien aimée sur le parking attitré des plaisanciers. Les calculs en tête je passe toute sereine devant l’emplacement de la navette du port. Elle commence son service à 9h30, du coup je vais pouvoir me faire ramener rapidement de l’autre côté pour continuer les préparatifs… Et ben non… Je tords le cou pour l’apercevoir à son emplacement “de nuit”, vide et endormie. Je ne peux pas m’empêcher de souffler bruyamment.
– Vous n’avez qu’à longer le port – un monsieur arrête devant moi son vélo et pointe de la main l’autre côté – Ce n’est pas loin, vous verrez. Et en plus ça va vous faire du bien pour les jambes…
– Tu parles, j’ai envie de lui répondre, t’es en vélo, toi… Mais au lieu de ça, j’ai souris poliment en me mettant péniblement en marche. Après tout, c’est vrai que ce dernier temps mes jambes étaient plutôt au repos, coincés sous le bureau. Deux minutes après il me redouble en agitant sa main en signe d’encouragement.
En arrivant sur le quai je vois la navette en place, en train d’embarquer les premiers touristes…
A 10h Patrick arrive tout énervé. La grosse panne informatique de la banque n’est pas encore résolu et tous nos chèques de la semaine dernière se baladent quelque part dans les méandres du réseau. Il faut de toute urgence présenter nos petits justificatifs de dépôts, pour qu’ils puissent créditer nos comptes manuellement… Facile à dire. Je sais que je garde toujours ces petits bouts de papier, mais où? Mon sac à main de type cabas est une caverne d’AliBaba à tel point, que Patrick ne s’y aventure jamais, même pas pour sortir les clefs de voiture. Ça y est – je les ai… C’est la dernière bonne nouvelle car à partir de ce moment tout commence à aller de travers…
- En voulant photographier mes justificatifs Patrick s’aperçoit que l’objectif de son téléphone est complètement cassé et dorénavant inutilisable,
- En allant au parking pour repartir à la banque il croise le policier en train de glisser un PV sous son essuie-glaces, pour manque de ticket de stationnement…,
- En rentrant sur le bateau, après avoir déposé sa voiture sur le parking approprié, il découvre que le moteur de zodiac, récupéré la veille d’une réparation, fuit… et plutôt beaucoup. Du coup il faut l’échanger avec notre vieux moteur, qui est au garage. Et pour ça il faut la voiture…
3h de l’après-midi – on part…
Une petite halte à la station essence et nous voilà hissant les voiles pour la première navigation de cet été. Au programme: les îles de Lerins, Imperia en Italie (fameuse pour ses glaces à la vanille et les pizzas d’un autre monde) et ensuite Bastia en Corse, notre port fétiche. Pour l’instant le vent nous pousse plutôt vers Saint Aygulf qu’en Italie, mais ce n’est pas grave… On met les coussins sur les banquettes et on s’installe confortablement. … Enfin, façon de dire car après avoir jeté nos vieux coussins, je n’ai pas eu le temps d’en confectionner de nouveaux et nous nous sommes contentés d’acheter les coussins pour les bains de soleil. Pas vraiment adaptés pour séparer nos postérieurs fragiles de la dureté du bois, mais on ne va pas s’attarder sur les détails. Je sors la boîte à couture, un bout de tissu, les vieux oreillers et je fabrique vite fait deux gros coussins pour nos dos. On récupère le confort là où on peut.
Un petit virement de bord, et la proue de Carpe Diem fonce à travers les vagues vers notre première escale.
Deux heures plus tard nous sommes toujours dans les alentours du Lion de Mer. Notre vitesse vertigineuse de 2 nœuds à l’heure fait grincer les dents du capitaine, mais il s‘accroche:
– J’en suis sûr qu’après le Dramont on va avoir du vent…
Nous, on ne dit rien. Plongée dans mon bouquin et bercée par les mouvements du bateau, j’ai commencé petit à petit à m’affaisser sur mon siège et tomber dans les bras de Morphée, quand soudainement un cri me réveille en sursaut:
– Maman, maman viens vite!!!
Persuadée qu’on frôle une catastrophe majeure, un rocher ou un bateau nous fonçant droit dedans, je me lève d’un bond en regardant tout autour…
– J’ai vu un poisson lune! – s’exclame fièrement Julie, assise sur le bord avec les jumelles collés aux yeux. Il est passé là, elle fait un mouvement rapide de la main.
Ouff, je souffle avec soulagement.
– Es-tu sûre que c’était un poisson-lune?, même si je sais que cette espèce n’est pas rare par ici, je n’ai jamais vu un poisson-lune aussi rapide. Je descends en bas en quête d’un livre de poissons de la Méditerranée, mais pas de chance, il est resté au garage. Je trouve un petit guide illustré, mais sans le poisson-lune. Julie me montre un autre :
– Il était un peu comme celui là, son doigt pointe une espèce de requin , mais en beaucoup plus court…
Bon, c’est une description comme une autre…
On a le temps de voir encore une tête de tortue de mer immergeant de l’eau, quand Patrick vient interrompe nos observations zoologiques.
– Il n’y a pas de vent, on va mettre le moteur, déclare t-il un peu dégoûté. Alors, vous voulez aller où?
– Bastia! Je réponds sans réfléchir. Autant de traverser tout de suite.
Patrick a l’air un peu surpris, mais hoche la tête.
– Va pour Bastia!
2 Comments
Wow! – Lovely pictures – All the best Ian + Jane xxx
Thanks a lot Ian, sorry it’s only in French, maybe Google translate can help? Love to you 2 xxx