Jeudi 17 juillet 2015
Le nouveau jour naît sous la certitude de réparer enfin le guindeau et de redevenir libre pour continuer notre périple estival. Mais la pièce commandée n’est pas là, ni ce mercredi, ni le jeudi… On s’occupe comme on peut : Julie profite de sa toute nouvelle canne à pêche, qu’elle agrémente d’une sorte de pâte en bouille fait d’un mélange mystérieux entre la mie du pain à la cannelle et de la vache qui rit avant de prendre de l’élan et laisser l’olive entraîner l’appât vers le fond. A peine son hameçon dans l’eau, qu’un malheureux individu de la marque Saran vient y accrocher son museau. Notre fille est sur un nuage « J’ai un poisson ! J’ai un poisson ! » crie-t-elle à plein poumons, persuadée qu’une nouvelle carrière de pêcheur professionnel s’ouvre à elle. « Tssst… » je la reprend « Exprime ta joie un peu plus discrètement ». On n’est pas tout à fait sûrs que la pêche est admis à ce mouillage et une nouvelle « discussion » avec les représentants de la Guardia Costiera n’est pas ce qu’il y a de mieux pour commencer une journée. Julie se tait émerveillée par sa proie, pendouillant tristement au bout de sa canne à pêche.
« Ce serait génial si tu relâchait ton premier poisson, qu’est-ce que t’en penses ma chérie ? » je suggère doucement, pour épargner la pauvre bête.
- « Et si on le mangeait plutôt ? » le monde de notre fille oscille toujours de près ou de loin autour de son estomac.
- « Ben, il est tout petit… On le relâche et s’il est assez bête pour se faire prendre à nouveau, on le mange » je négocie.
- « D’accord ! » dit Julie docilement avant de passer la canne à pêche à son papa et partir en vitesse chercher un torchon dans la cuisine. C’est bien une chose d’attraper un poisson au bout du fil, et complètement une autre de lui mettre les doigts dans la bouche pour enlever l’hameçon. Ça se prépare.
Une fois de retour dans le cockpit, il n’y a plus grande chose à faire : avec l’expérience de pro Patrick a déjà agilement retiré le bout de métal de la gueule du saran et l’a relâché dans son milieu d’origine. En deux trois mouvements de nageoires l’heureux rescapé disparaît dans les profondeurs de la baie. Pas du tout déçue, que ce n’était pas elle qui a redonné la liberté à son poisson, Julie recouvre l’hameçon de sa pâte magique, prête pour la pêche au gros maintenant. Mais les minutes passent et les appâts s’enchaînent sans que rien fasse sautiller le fil de sa petite canne à pêche. J’ai quelques remords de l’avoir convaincu de amnistier sa première prise, soupçonnant le petit Saran d’avertir toute sa famille et copains du danger de la nourriture facile à proximité du Carpe Diem. Au bout d’une demi heure il est temps de ranger le matériel et c’est en jetant dans l’eau les restes du mélange pain/fromage qu’on la voit : une barracuda d’au moins 80 cm, peut être même 1m de longueur, qui avec une rapidité incroyable se faufile parmi le petit troupeau de poissons « normaux » en les dispersant en un clin d’œil.
- « Ouah… ! » s’écrit Julie « t’as vu maman ? » Et oui, j’ai bien vu, et je crois que je regarderai à deux fois la prochaine fois que je voudrais me baigner ici…
Nous sommes le vendredi 18 juillet et nous sommes décidés : même si l’île est mignonne et attachante, on commence à tourner en rond et il est vraiment temps de partir. Si le moteur de guindeau n’arrive pas aujourd’hui, Patrick va le faire router vers le continent, ou peut être à Ischia et moi, je vais continuer à entraîner mes biceps à la Sylvester Stalonne en ramassant la chaîne mains nues. En attendant l’arrivée du bateau portant dans ses entrailles notre précieuse cargaison, on s’installe pour la dernière fois dans les fauteuils de notre cher Carpe Diem Bar et on branche nos appareils électroniques respectifs. L’image de nous trois, assis côte à côte mais silencieux, plongés dans nos écrans, me rappelle une photo que j’ai vu sur Facebook il y a quelques années déjà : elle représentait une entrée d’un bar ou café grec, avec une grosse pancarte accrochée à la porte « Ici pas de WiFi. Parlez-vous ! » Heureusement que l’arrivée de deux Nastro Azurro accompagnés de paninis, dénoue en même temps nos estomacs et nos langues.
Ici pas de WiFi. Parlez-vous !
Vers midi Patrick nous abandonne quelques minutes et pour la dernière fois il part vérifier à la poste si l’élément défaillant de notre guindeau est enfin arrivé. Il revient tout remonté, en téléphonant ou plutôt en criant dans son appareil, s’aidant de ses mains pour donner plus de poids à ses propos, exprimés dans la langue de Shakespeare. Il ne faut pas être devin pour comprendre que la pièce manquante du bateau n’est toujours pas là.
On entame la procédure habituelle de levé d’ancre vers 3 heures d’après midi, et malgré l’effort physique qui nous attend, on ressent à nouveau cette montée d’adrénaline qui nous pousse à découvrir de nouvelles destination derrière la ligne d’horizon. Mais l’adrénaline, en ce qui concerne mon mari, n’a pas que de bon côté… Sur le pont avant, une toute petite surprise nous attend : mon bout vert, reliant d’habitude le bateau directement à l’ancre, a disparu.
- « Tu l’as attaché où ? » demande Patrick en haussant légèrement le ton.
- « Eh…il me semble bien que je l’ai mis au taquet là.. » je bafouille en montrant timidement du doigt le taquet tribord, dépourvu de la moindre trace du bout vert.
- « Où là ? » commence à s’énerver mon mari.
Oups… j’ai encore fait une boulette et cette fois ci elle a l’air d’être un peu plus grave. On ne peut pas mettre le moteur en route tant que les 40 mètres de mon bout vert se baladent tranquillement sur le fond, attendant qu’une hélice bienveillante les fasse virevolter et bloquer tout le système. Sans hélice au mouillage, comme de partout d’ailleurs, l’issue pourrait être fatale. Du coup on met le turbo, en alternant rapidement les deux bouts avec les mousquetons et en travaillant d’arrache pied pour remonter au plus vite l’ancre et les 35 m de chaîne à bord. Pour me faire pardonner et gagner quelques points aux yeux de capitaine, je hisse la chaîne mains nues, en tirant de toutes mes forces. Ça y est, j’aperçois enfin les rayures blanches et vertes de mon bout et je le hisse précipitamment sur le pont. Ouff… on a évité le pire. En manœuvrant habilement entre les bateaux voisins, on se dirige vers le large pour souffler un peu. La réparation du guindeau devient incontestablement une urgence, car même si, comme les vrais pros de techniques ancestrales on arrive à lever 40 m de chaîne de 10 mm en quelques minutes seulement, dans certaines circonstances cela pourrait s’avérer quelques minutes de trop.
Remis de nos agitations de départ, on navigue vers l‘île de Ventotene au moteur, agrémenté par le gennaker. La mer est assez calme, permettant à chacun de se plonger dans ses activités favorites : Patrick bidouille sur ses cartes marines, Julie retrouve les vieux jeux de DS et moi, je découvre avec enthousiasme toutes les nouveautés de la version 6 de mon logiciel de développement numérique des photos. Le calme et la routine s’installent à bord.

Encore la navigation… Je m’ennuie…
2 heures s’écoulent avant que Patrick vienne me voir, l’air un peu bredouille…
- « Tu ne vas pas y croire » annonce-t-il « Ils ont livré le guindeau à Ponza ».
- « Comment ça ? » je reste quand même sceptique « T’es pourtant allé voir à la poste aujourd’hui et il n’y avait rien ».
- « Oui » continue mon mari, « mais je suis allé voir vers 12h15 et sur le suivi de commande c’est écrit qu’ils l’ont livrés à 12h30… »
Pas possibles ces Romains !
On fait un demi tour sur le champs et on reprend la direction de Ponza. Julie, toujours légèrement affolée par la seule méduse violette qu’elle a aperçu à notre mouillage précédent, propose soudainement « Et si on allait à la Plage de la Lune, de l’autre côté ? ». C’est sûr, « sa méduse » ne pourrait pas la suivre jusqu’à la bas. Mais Patrick a une autre proposition « Et si on allait plutôt au resto ce soir ? » Hmm… notre fille est déchirée entre les deux idées assez alléchantes l’une comme l’autre. Je tranche le débat « Regardez la houle qui semble venir de l’autre coté. Je pense qu’on sera beaucoup mieux à notre mouillage habituel » Et comme pour confirmer mes avancés, des dizaines des bateaux apparaissent sur l’horizon, convergeant tous vers le port de Ponza…
Notre place « attitrée » est déjà occupée mais on trouve facilement une autre, un peu décalée, et pour la toute dernière fois, je soulève l’ancre à la main, pour la jeter dans la mer. La manœuvre est simplement parfaite – je laisse filer mon bout vert habilement entre mes mains, jusqu’à ce qu’il ne m’en reste que quelques 30 – 40 cm, que j’attache, cette fois solidement, au taquet. Le bateau se positionne aligné à ses semblables et on coupe le moteur. Ça y est – nous y voilà de retour à Ponza !
Pour cette courte visite de courtoisie on décide de bien nous habiller et même de nous coiffer convenablement, avant de descendre dans le zodiac. Comme d’habitude Patrick entame la marche avec la batterie de notre embarcation. Ensuite je lui passe le moteur, ce prodige d’une puissance phénoménale d’un cheval mécanique, je fais monter Kiki et Julie, pour enfin me glisser tout naturellement et gracieusement à bord de notre annexe, en m’imaginant que c’est un de ces engins de folie avec lesquelles les gens riches sillonnent les eaux tranquilles du mouillage à 200km à l’heure. Intérieurement je m’imagine la scène et je suis morte de rire. « Sergio ! Mais faites attention, j’ai reçu une goutte sur mon chapeau ! » « Oui Madame, désolé Madame ». C’est un peu difficile de donner plus de réalisme au scénario se déroulant dans ma tête, car mes cheveux au lieu de virevolter dans les aires soulevés par la vitesse incandescente de notre zodiac, restent plutôt collés à mon crâne. « C’est bon ? On peut partir ?» je demande mon Sergio à moi. Les yeux de Patrick et Julie me fixent avec un amusement grandissant. « Ben, dès que tu nous détaches, ma chérie… ». Zut ! Je remonte beaucoup moins gracieusement sur la plage arrière du Carpe Diem et je défais le nœud reliant le zodiac au bateau. La suite de mon film ce sera pour une autre fois, je pense.
On se comporte comme de vrais touristes (à part au débout, où Patrick se rend compte qu’il a encore oublié ses chaussures et court pieds nues dans le premier magasin en vue pour en acheter de nouvelles…) en entrant dans toutes les boutiques de souvenirs, et en mangeant au resto au bord de mer. Le vent s ‘est levé entre temps et on comprend à présent, pourquoi tout le monde se précipitait pour se mettre à l’abri. Le mouillage compte pas loin de 100 bateaux et même les gros yachts de luxe essaient de profiter de la hauteur des falaises pour se protéger des rafales menaçantes.

Eh ben non… on est trois…
Je me réveille vers 2h du matin. Le vent siffle dans les haubans et tourne le bateau telle une poupée en chiffon, du haut de ses 20 – 25 nœuds de puissance. Ce n’est pas une tempête mais dans un mouillage aussi peuplé, où les bateaux de tous les types et de toutes les tailles, s’entassent comme les sardines dans une boîte, c’est toujours un peu délicat. J’ajuste les lunettes sur mon nez pour mieux évaluer notre position par rapport à mes points de repère de la veille, qui malheureusement, changent aussi de place au rythme des rafales effrénées. A premier vue d’œil tout me paraît correct, les voisins sont toujours les mêmes. Je suis en train de me recoucher quand la voix de Julie se laisse entendre
« Maman ! Je n’arrive pas à dormir… Est-ce qu’on dérape ? »
« Mais non ma chérie » je la rassure « Tu peux dormir tranquillement »
A ces mots Patrick émerge de la cabine en annonçant « On dérape! » Je ne sais pas si c’est l’inquiétude de Julie qui a eu l’effet contagieux ou si tous les trois on a eu le mauvais présentement au même moment, mais j’essai une nouvelle fois de calmer les esprits de l’équipage:
« Mais non, on ne dérape pas ».
Patrick fixe le bateau voisin un bon moment avant de capituler et descendre à l’intérieur en marmonnant dans son menton. Il n’atteint pas encore la dernière marche quand, comme au ralenti, je vois l’arrière de notre bateau foncer droit sur la chaîne du voilier mouillé juste derrière nous.
« M…e Patrick, on dérape !!! » je crie en bondissant à toute allure de ma banquette pour mettre en route le moteur, pendant que Patrick pousse la manette de vitesse en avant. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, 10 secondes plus tôt tout était tout à fait normal, et un instant après on était à deux doigts de s’encastrer dans un navire de plaisance couleur bleu foncé. Et il n’était pas le seul sur notre chemin vers la liberté.
M…e Patrick, on dérape !!!
Complètement réveillés à présent, on décide vite fait la tactique à suivre :
« Tu prends la barre et t’essaies de tirer l’ancre loin des bateaux, pendant que je remonte la chaîne » ordonne Patrick.
Pas une bonne idée. Déjà en temps normal, j’évite de prendre la barre au mouillage, car mon réflexe de survie n’est apparemment pas très bien développé et j’ai une fâcheuse tendance de la tourner toujours du coté opposé à celui que la logique désigne comme le bon. Et tout ça en temps calme, alors là, en condition de stress et avec des dizaines des bateaux autour je ne me sens tout simplement pas capable de manœuvrer quoi que ce soit.
« Garde la barre » je crie en guise de réponse « je vais remonter la chaîne ».
Remplie de motivation renforcée d’avantage par le flux d’adrénaline dans mon sang, je cours à l’avant, attrape la chaîne et tire de toutes mes forces. … Bien entendu, rien ne se passe. « Stupide, stupide ! » je m’insulte à voix haute en me rendant compte que j’étais en train d’essayer de tirer un bateau de 12 tonnes par un vent de 25 nœuds… « Pense plutôt ! » Mes yeux en pleine vadrouille à la recherche d’un plan valable se posent sur le taquet avec mon bout vert, toujours solidement accroché. C’est ça ! Si je réussi de raccourcir la distance entre nous et l’ancre à l’aide du bout, je pourrait ensuite hisser la chaîne… J’accroche le bout au winch du mât et je commence à l’embobiner en appuyant avec mes deux mains sur la manivelle. Un tour après l’autre, suivis par la course vers le guindeau pour remonter mètre après mètre, les maillons de la chaîne. Mon cerveau ne pense plus à rien et je ne m’interroge même pas si Patrick s’en sort de son labyrinthe vertigineux. Je suis concentrée à maximum sur le winch, la chaîne et le bout vert, donnant de temps à autre les directions, que Julie transmet immédiatement à son père. Les minutes passent et notre combat n’en fini plus. Comme dans une transe je répète les mêmes mouvements jusqu’à que Patrick et Julie viennent me rejoindre sur le pont avant.
« C’est bon. On s’en est sortie. Je prend le relais » dit mon mari, en m’écartant doucement du guindeau.
L’ancre est presque à la surface et les 40 mètres de chaîne, reposent paisiblement dans la baille à mouillage, après l’effort qu’ils viennent d’accomplir.
« Je… n’arrive… pas.. à remonter » je bafouille en montrant le bout de métal se balançant dangereusement devant la proue.
« C’est bon, je m’en occupe » dit Patrick.
Julie me tend une bouteille d’eau mais chaque gorgée au lieu d’apaiser, ravive le feu au fond de ma gorge. Je m’accroche aux chandeliers déstabilisée par les haut-le-cœurs qui parcourent mon corps et j’aperçois comme dans le brouillard Julie venant chercher la gaffe et une lampe de poche et courant avec cet équipement rejoindre son père. Le mouillage s’éloigne progressivement et la nuit noire nous enveloppe peu à peu. Sous la lumière du projecteur du pont, aidée par le petit faisceau lumineux de la lampe à LED, Patrick et Julie s’acharnent à l’avant en essayant de remettre de l’ordre autour de daviers. « Ils en mettent du temps » je pense dans ma tête, tout en étant fière de notre petite matelote, qui en se réveillant brusquement au milieu de la nuit, a su garder la tête froide et le courage de s’aventurer à l’avant du bateau malgré le vent et les vagues… Ils reviens dans le cockpit une demi heure après, noirs, crasseux et transpirants, mais curieusement souriants.
« On l’a eu !» annonce fièrement Julie et pour prouver se dit Patrick dans un geste triomphal tend en l’air un grand bout de ce qui ressemble à un tuyau.
« T’as choppé un vieux câble sur le fond » explique Patrick en réponse à mon regard interrogateur « C’est pour ça que ça a dû être aussi dur ».
Ouais, comme s’il ne me suffisait pas de tirer le bateau, j’ai pris aussi un passager sans billet.
Malgré la fatigue, une ambiance joyeuse et excitée enflamme le cockpit. On est bien conscients qu’on a échappé au pire scénario qui puisse arriver dans un mouillage, et cela de très peu. Quelques secondes de plus et notre hélice pourrait se trouver emmêlée à la chaîne du voisin, rendant toute manœuvre simplement impossible. Mais c’est le temps également de chercher les causes de notre dérapage et je pense tenir la clé de cette énigme
« C’est le bout vert » je commence « Je pense qu’on a jeté plus de chaîne que la longueur du bout, et avec le vent et la chaîne qui se complètement étirée, le bout a soulevé l’ancre… »
« Du coup, sans le bout tu ne pourrais jamais sortir l’ancre, mais s’il n’était pas là, on n’aurait sûrement pas dérapés… » enchaîne Patrick philosophiquement. « Heureusement, tout est bien qui fini bien. Maintenant il faut remouiller. »
Je me sens soudainement affolée.
« S’il te plaît pas toute de suite. Si quelque chose se passe mal, je ne pense pas être capable de soulever l’ancre encore une fois »
« D’accord » accepte assez facilement Patrick, éprouvé autant que moi par les événements de la nuit « on restera dans le parages jusqu’au lever du soleil et on mouillera ensuite ».
Soulagée, je emmitoufle dans la couverture à côté de Julie, qui dort déjà à poings fermés, et je sombre moi aussi dans un état de paix et de lassitude.

Après la tempête…
Quand je rouvre mes yeux, le ciel commence à arborer des magnifiques reflets roses et orangés. Il est 5 h passés et Patrick, crevé d’être resté débout toute la nuit, dirige le bateau vers le mouillage, qu’on connaît tellement bien à présent. Le vent s’est calmé et l’atmosphère, déchargée des émotions de la nuit, est redevenue paisible et accueillante. On trouve une nouvelle place et on jette l’ancre, sans rien, sans bout, à la façon dont on aurait fait si le guindeau marchait. Et ce sera peut-être le cas dans quelques heures, à l’ouverture de bureau de poste… Patrick va se coucher et moi je reste encore quelque temps à contempler le nouveau jour qui se lève. La vie paraît tellement belle dans les moments pareils…

Au petit matin…
9h30 – j’attends impatiemment le retour de ma petite famille. Je reconnais notre zodiac au loin et à l’aide des jumelles j’essaie d’apercevoir le précieux paquet à l’intérieur de l’annexe. Mais être myope et astigmate n’aide pas dans ces cas là et je ne vois rien du tout. Mais au fur et à mesure que les têtes souriantes de mes coéquipiers de vie deviennent de plus en plus nettes, j’ai enfin la confirmation que la livraison a vraiment eu lieu. Ça y est ! Une heure et demi de boulot et Patrick appui fièrement sur les boutons de la télécommande. Un bruit se fait entendre et la tête de guindeau commence à tourner dans un sens, puis dans l’autre. Ça marche ! Enfin on peut dire pour du bon « Bye bye Ponza ! »

Youppi! Le colis est enfin là
Bye bye Ponza !
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